L’Esprit n’est pas statique, il est dynamique, il donne la vie, il est vivant en moi et à travers moi. On ne peut le créer, on l’expérimente plutôt comme cadeau de Dieu.
Et il se trouve toujours des hommes magnifiques dont les oeuvres ont été inspirées du Saint-Esprit. Par exemple l’homme que vous connaissez sûrement et qui fut élu Homme du Siècle en 1950 par un comité représentant 17 pays. Deux ans plus tard il reçut le prix Nobel de la Paix. Il était grand philosophe, théologien connu, historien, musicien et médecin. Vous avez sûrement deviné son nom; oui il s'agit bien d'Albert Schweitzer. Il a dit que c’était par la Grâce de Dieu qu’il était devenu ce qu’il était et avait fait ce qu’il avait pu réaliser. Il s’était demandé comment il pourrait vivre dans le superflu alors que des millions d’hommes mouraient de faim, souffraient et vivaient dans le malheur sur la terre. Aussi décida-t-il de travailler comme missionnaire en Afrique. Bien entendu ses amis et sa famille ne le prirent pas au sérieux et se moquèrent de lui. Pourtant Albert Schweitzer quitta l’Europe dans sa 43 ème année et commença à travailler dans la jungle pour les pauvres et les malades. Qu’est-ce qui l’avait incité à laisser derrière lui carrière, succès et richesse pour se consacrer à une vie simple au service de Dieu? N’était-ce pas l’Esprit de Jésus-Christ qui s’était à travers lui tourné vers les pauvres et les exploités?
De notre temps aussi il existe beaucoup de gens pour qui le prochain compte plus que tout autre chose. L’amour vrai chasse la peur. Là où règne l’amour la peur n'a pas sa place, ni les exigences, pas d’attentes, pas de dépendance. L’amour vrai n’apporte que liberté, détachement, et paix. Je vous souhaite la paix intérieure, la joie, et le détachement. Puissent ces cadeaux du ciel vous accompagner toujours – et pas uniquement au „joli mois de mai“.
Il est bien plus beau de connaître la joie du coeur ici et maintenant et de vivre en paix sur la terre que d’expédier des hommes sur la lune.
C’est bien la notion de résurrection qui est attachée à la religion chrétienne. Non pas la confrontation à la mort et à son passage. Ceci sous-entend en retour la question du sens de la vie – et cette question est aussi vieille que l’humanité. Chaque individu recherche le pourquoi – il a peur de la souffrance et redoute la mort. Pourtant la mort et la vie, la joie et la douleur, la lumière et l’obscurité sont indissociablement liées comme le jour et la nuit. Elles sont à la fois en polarité et en harmonie et forment un tout.
La lumière et l’obscurité sont plus faciles à porter avec Dieu, Allah ou Jahwe – plus faciles à porter avec un frère, une soeur, plus faciles aussi à porter dans un cercle aux intérêts communs, tel „les amis de la méditation musicale". Elles sont aussi plus faciles à porter en musique – lâchez prise, entreprenez le voyage vers l’intérieur: nous nous trouvons encore dans la semaine de la Toussaint et des défunts. Je crois qu’on ne peut mieux conclure une méditation musicale qu’avec le vieux cantique „ Prends-moi donc par la main“.
Prends-moi donc par la main et conduis-moi
Jusqu’à ma fin, en grâce et pour l’éternité.
Je ne puis y aller seul, pas même faire un seul pas.
Là où tu iras et demeureras, emmène-moi.
Paroles sans apprêt et mélodie simple. Je voudrais vous placer tous sous la protection et l’abri de la main de Dieu. Main qui bénit votre vie, votre journée et votre nuit.
La joie anticipée me semble être l’un des plus beaux sentiments qui nous accompagnent au long de l’Avent. La joie peut être multiple: celle de la fête de Noël toute proche, celle que nous procurerons à d’autres, joie de la naissance du Sauveur, la joie devant les bougies de l’Avent, les vitrines décorées, l’attente des cadeaux à offrir et à recevoir…
Il me revient toujours spontanément l’histoire impressionnante qui eut lieu il y a une centaine d’années:
Un jeune couple amoureux et pauvre se réjouissait de fêter son premier Noël ensemble. Chacun voulait faire à l’autre un cadeau particulièrement choisi, mais ils n’avaient bien sûr presqu’aucun argent. En flânant à travers la ville, l’homme aperçut une ravissante chaîne de montre qui conviendrait exactement à la montre héritée de son père. De son côté la femme avait été séduite par deux peignes scintillants. Ayant remarqué la fascination de l’autre pour le bijou inabordable, chacun cherchait désespérément une solution. Le 24 décembre la jeune femme se fit couper ses longs cheveux soyeux et les vendit au perruquier. Avec le produit de la vente elle acheta la chaîne de montre pour son mari. Lui à son tour remit la montre en or de son père au prêteur à gages pour acheter les deux peignes à sa femme. Sous le sapin tous deux ouvrirent de grands yeux. La chaîne était là sans la montre. Et les deux beaux peignes ne pouvaient plus se fixer sur les cheveux courts.
La morale de cette histoire est que tous deux s’étaient en fait offert un des plus gros cadeaux réalisés par eux-mêmes: ils s’étaient prouvé leur amour désintéressé. Chacun ayant sacrifié quelque chose de précieux à ses yeux pour combler un profond désir de l’autre!