22 - LE CIEL ET LA TERRE ... DANS NOTRE PROPRE COEUR



Aujourd’hui nous fêtons l’Ascension. A ce sujet j’aimerais vous raconter une petite histoire, vous dire ce qui s’est vraiment passé au ciel. Un jour Jésus alla à une fête et ne retourna que très tard au ciel. Là il vit entrer une foule de gens. Il fit appeler saint Pierre et le gronda: „Pierre la nuit j’aimerais avoir la paix. Je te prie de ne plus laisser entrer personne après 10.00 heures du soir.““Bien Seigneur“, répondit Saint Pierre. Peu de temps après Jésus rentra encore une fois tard et vit à nouveau une foule enter au ciel. Il fit encore venir Saint Pierre et le réprimenda très déçu: „Je t’avais fait confiance et même donné les clefs du paradis. Pourquoi ne respectes-tu pas mes ordres?“ „Mais Seigneur, le problème ne vient pas de moi mais de ta mère. A chaque fois que je ferme la porte elle ouvre la fenêtre.“ Cette histoire veut montrer que le coeur d’une mère ne connaît pas de limites. Remercions toutes nos mères, aujourd’hui, demain, le jour de la Fête des Mères – et tous les jours qui suivront…
Lorsque nous parlons du Royaume de Dieu, nous pensons que le ciel se trouve „très haut“ et très éloigné de nous. La tradition indienne représente un arbre qui aurait poussé à l’envers, ses racines ancrées dans le ciel et ses rameaux s’étalant sous la terre. Ce peut être compris comme symbole de la force vitale du soleil pour le corps, et comme symbole de la lumière spirituelle pour l’âme. La Parole divine des Hindous – la Bhagavad Gita - interprète aussi l’arbre inversé comme symbole de l’épanouissement de tous les êtres à partir d’une même origine: les racines sont le fondement de toutes les manifestations qui en découlent, les rameaux sont les réalisations concrètes et détaillées issues de ce fondement. L’arbre inversé se rencontre aussi comme arbre de vie dans la Kabbala ou dans l’Islam comme arbre du bonheur.
La psychanalyse voit dans l’arbre un symbole important souvent mis en relation avec la mère, avec l’épanouissement mental et spirituel ou encore avec la mort et la nouvelle naissance. Tout homme est appelé à devenir saint, à construire le ciel ici et maintenant.
Les mystiques et les poètes de l’Inde se reposent toujours la question de savoir en quoi consiste la sainteté. Ce faisant ils découvrent de magnifiques réponses poétiques, comme Antony de Mello le décrit: „Un saint ressemble à une rose!“ Avez-vous jamais entendu une rose dire qu’elle répandait son parfum pour les bons seulement, pour ceux qui la respirent, et non pour les méchants à qui elle le refuserait? Non, jamais. Il est dans la nature de la rose de sentir bon.
„Un saint est semblable à un arbre qui dispense son ombre aux bons et aux méchants.“ L’arbre dispense son ombre à tous, même à celui qui l’abat. On reconnaît ici exprimée symboliquement l’efficacité d’un saint. Nous pouvons compléter ceci avec une histoire tirée de la culture chrétienne. Un incendie éclata un jour dans une grande église. Le curé appela les pompiers et beaucoup d’hommes vinrent pour éteindre le feu. Parmi eux il reconnut aussi l’un de ses paroissiens. Le prêtre le salua avec ces mots: „Jean, il y a des années que je ne t’ai plus vu à l’église.“ „C’est vrai, répondit-il, mais cela fait aussi des années qu’il n’y a plus eu d’incendie dans l’église!“
De nos jours nous avons besoin d’un autre genre de feu, le feu de l’Esprit-Saint. Les chrétiens n’ont besoin aujourd’hui de rien de plus urgent que cela: l’esprit de Jésus-Christ, l‘Esprit-saint. L’Eglise a moins besoin aujourd’hui d’une nouvelle théologie, de nouveaux rituels ni de nouvelles structures, mais il lui faut cet esprit qui donne la vie. Sans cet esprit l’église serait sans vie, telle un corps sans âme.
Pour être enthousiastes, inspirés et pour vivre pleinement nous avons besoin de l’Esprit-Saint. Il nous faut aujourd’hui dans l’Eglise – et naturellement aussi en dehors – des hommes et des femmes „pleins d’esprit“.
Les montagnes de l’ignorance doivent être aplanies pour combler de sagesse la vallée de l’humanité.