23 - LE COEUR JOYEUX



Soyons gais, car la gaîté ne coûte rien. Mais qui donc vit au pays des êtres joyeux? La première chanson allemande que j’aie apprise était: „Il coûte peu d’être joyeux, et est roi celui qui l’est!“ Oui, la joie, la gaîté, la sainteté, l’intériorité- ce sont des dons du coeur. La sainteté est chaleureuse. Saint François de Sales disait qu’un saint triste est un triste saint. La gaîté ressemble à un rayon venu de l’intérieur, une étincelle divine qui brille et éclaire.
Pensons à l’enfant qui vient de naître. Qui s’en réjouit? Les parents, la parenté et les amis. Et pourtant qui souffre? L’enfant lui-même. Il crie et pleure, car il perd la sécurité du corps de sa mère. Et lorsque quelqu’un meurt, qui se réjouit alors? Le mourant, car s'il sait qu'en existant  il a pu rendu service à l’humanité, il n’a pas à être triste de partir. Mais qui est triste? Sa famille. Ils savent avoir perdu un être cher dont l’absence appauvrit quelque peu le monde. Les Hindous affirment que les hommes ne meurent pas mais nous quittent et continuent de vivre à travers les oeuvres de leurs mains. Plus nous donnons, plus nous recevons. Saint Paul nous dit qu’il y a plus de joie à donner qu’à recevoir. Tout ce que nous aurons fait de bien a valeur d’éternité. Offrons notre coeur et nous recevrons les coeurs en retour.

Aux gens disposés à la gaîté, tout semble gai, car la gaîté engendre un monde plus gai. Un monde de clarté, de lumière, de joie et de bilans positifs. Dieu règne dans une lumière insondable, dépourvue de toute obscurité, de récriminations sur le passé, de rêves d’avenir, seule demeure l’éternelle joie du présent au coeur des souffrances et des joies de la vie. Voilà l’art de vivre. Il y a dans la vie des situations offensantes et blessantes. Que devons-nous faire? Nous venger, rendre la pareille? Non. Ce serait indigne. Demandons-nous qui peut réellement nous atteindre? Personne ne le peut à moins que je ne l’y autorise. En ce sens il est sûrement enrichissant de vivre entouré de malentendus et de critiques. Cela nous donne la possibilité de nous entraîner à la patience, au pardon et à faire des amis de nos ennemis.
On ne peut ni créer la gaîté ni l’acheter. On ne peut tout obtenir par l’argent. On n’en reçoit que ce qui a valeur d’argent. Ce qui a une valeur véritable, comme un bon caractère, ne s’acquiert pas avec l’argent. Il est bien sûr confortable d’avoir de l’argent pour combler tous ses désirs matériels. Mais l’homme ne doit pas pour autant oublier la valeur des choses que l’on ne peut acheter. L’amitié vraie et l’amour ne s’achètent pas, pas plus que la paix intérieure et l’équilibre.
La gaîté est contagieuse. Elle n’ignore pas les gémissements ni les tribulations du monde. Il ne s’agit pas de se fermer les yeux. Les personnes gaies voient simplement la vie sous un autre angle: sous celui de l’intériorisation, du fondement même de l’âme. Dans la perspective de Dieu, telle que les saints et les sages en ont donné l’exemple. Devant la critique sans coeur je me rappelle cette parole de saint Don Bosco: „Soyons gai, faisons le bien et laissons siffler les oiseaux.“ Par ta gaîté, répands la gaîté. Alors tu brilleras et le monde autour de toi en sera éclairé et plus heureux.

La joie, telle l’étincelle divine,
éclaire et se propage.
La joie est profusion de lumière,
elle chasse l’obscurité de l’âme.

La joie – venue du coeur,
grandie dans la pensée,
habillée de paroles,
manifestée en actes,
joyau noble et divin.


La joie, telle l’étincelle divine,
offerte sans un mot et sans frontières,
illumine toute ta vie.
Flamme de gaîté,
flamme du divin.

La peur est l’antithèse du courage. La pire peur est la peur de toi-même. Laisse-la de côté et jouis dans le calme et la liberté de ce que t’offre le quotidien.