Dialogues mystiques Titre original "Von Herz zu Herz"
25 - CULTURE DU COEUR
Dans notre culture le mois de mai est un mois bien particulier de l’année liturgique: nous saluons la fête du Travail, l’Ascension, la Fête des Mères et la Pentecôte. De plus le mois de mai se veut le „mois de Marie“, le mois du mariage, le joli mois et le mois de la Confirmation. Et puis oui – on sent enfin le printemps après les caprices du temps d’avril!
Ainsi le décrit Ludwig Uhland dans son poème:
Croire au printemps
Les brises suaves se réveillent.
Elles frémissent et dérivent jour et nuit.
De toutes parts elles s’activent.
Effluves fraîches, nouvelles rumeurs!
Allons, pauvre coeur, apaise-toi!
Désormais tout doit changer.
Chaque jour embellit le monde.
Qui sait ce qui doit encore poindre?
La floraison n’en finit pas
Jusqu’au fond des vallées.
Allons, pauvre coeur, oublie l’épreuve!
Désormais tout doit changer
Ludwig Uhland
Je comprends pourquoi Ludwig Uhland a nommé son poème „Croire au printemps“. Toutes nos fêtes de printemps ont trait au renouveau et au nouvel élan de la vie. Non seulement Pâques mais aussi l’Ascension et la Pentecôte. Le printemps est la saison qui nous replace toujours sous les yeux la victoire de la chaleur sur le froid, de la lumière sur l’obscurité, de la vie sur la mort. Chaque rameau encore sec et dénudé ces jours derniers, s’est mis à fleurir, a repris vie. Cela se traduit aussi dans la musique.
L’aspiration à l’amour
L’aspiration à être un autre homme
L’aspiration à Dieu
L’aspiration, le désir, est l’une des clefs de la relation de l’homme à Dieu. Elle dépasse les limites de ce monde et de l’Au-delà. L’aspiration est le rêve d’union à Dieu. Être uni à Dieu signifie se laisser rejoindre par Dieu dans la confiance. La poétesse Hilde Domin l’a exprimé très justement dans un court poème:
Sans faiblir, doucement,
comme pour l'oiseau –
tendre la main
pour le miracle.
Je ne crois pas que l’on puisse plus joliment traduire en mots la Bonne Nouvelle de l’Ascension, de la Fête des Mères et de la Pentecôte. Ni que l’on puisse plus joliment remercier nos musiciens pour leurs magnifiques et apaisantes performances. On ne peut non plus mieux remercier les amis des „Méditations musicales“ ainsi que les lecteurs et lectrices de ce petit livre.
Et je ne peux pas mieux moi-même vous laisser partir dans la nuit et les jours à venir:
Sans faiblir, doucement,
comme pour l'oiseau –
tendre la main
pour le miracle.
Prier avec le coeur, chanter avec le coeur, fêter avec le coeur, vivre et aimer de tout son coeur.