9 - DIEU AU COEUR




Où se trouve notre coeur? Un jour, comme le rapporte la légende, les démons étaient ennuyés que l’humanité se mette à nouveau à chercher Dieu. Les démons organisèrent une grande rencontre pour prendre des mesures là-contre. L’un dit: „Je vais cacher Dieu au sommet des montagnes, là personne ne pourra guère l’atteindre“. Le chef lui répondit que ce n’était pas une bonne solution car il existait trop d’escaladeurs courageux. Un autre proposa: „Cachez-le au fond de la mer. Personne ne l’y trouvera“. Le chef: “Mauvaise solution! Car il existe des techniques modernes qui pénètrent jusqu’aux plus grandes profondeurs“ Alors survint Satan et dit: “Je vais le cacher dans le coeur des hommes. Là personne n’ira le chercher!“
Où se trouve mon coeur? Nos coeurs sont pleins de questionnements, de peurs, d’espoirs, de déceptions et d’énigmes. Je ne sais pas toujours pourquoi ni comment – mais Dieu, lui, sait tout. Ouvrons-lui notre coeur. Il est en nous, au plus intime de l’être. Tenons bon jusqu’à ce que nous l’ayons découvert dans notre coeur.
Mais n’oublions pas le plus important qui est de découvrir le miracle de Noël! Car c'est seulement parce que Jésus-Christ s’est fait homme pour nous sur la terre qu’il nous est possible de fêter Noël.

L’histoire de Richard Wurmbrand
Chaque peuple a produit des personnalités impressionnantes. Aujourd’hui j’aimerais citer pour une fois autre chose qu’un poème, mais la petite histoire d’un grand Roumain.
Richard Wurmbrand, pasteur luthérien, est né à Bucarest dans une famille juive-allemande. Il appartenait donc à deux minorités à la fois: aux minorités juives et allemandes. A 16 ans, athée et communiste enflammé, il jouissait d‘un bon standing de vie dans sa qualité de commerçant débrouillard. Plus tard il découvrit le Nouveau Testament et passa 14 années de sa vie dans l’étau des communistes. Il a écrit de nombreux livres, entre autres une magnifique histoire.

Ma première rencontre avec Jésus
"Comme j’avais été élevé par des parents juifs non pratiquants, je n’avais entendu parler ni en bien ni en mal de Jésus. Je ne le connaissais simplement pas. Un jour que je me trouvais avec un autre garçon sur le chemin de la maison, il s’arrêta devant une église et dit: „Attends-moi un instant. Mon père m’a chargé de dire quelque chose au prêtre“. Je lui dis que j’irais avec lui. C’est ainsi que je franchis pour la première fois le seuil d’une église.
Je fus profondément impressionné. Je vis tout d’abord l’image d’un homme crucifié. Je n’avais aucune idée de qui il était, mais il devait avoir été mauvais, sinon on ne lui aurait pas fait cela. Enfant, je me faisais souvent frapper et sans doute le méritais-je aussi. Mais cet homme qui saignait de partout, cloué à une croix – pourquoi?
Je vis aussi l’image d’une ravissante jeune femme qui me regardait avec beaucoup d’amour. Je n’étais pas habitué à une telle expression. J’étais bien plutôt méprisé parce que j’étais juif, de plus pauvrement vêtu, maigre, fragile et petit. Je n’étais pas aimé. Mais cette femme m’aimait. A partir de là je me mis à l’aimer aussi. Je me demande encore aujourd’hui pourquoi tant de chrétiens ne pensent jamais à Marie avec tendresse. La Bible dit que “toutes les générations la diront bienheureuse“. Pourquoi ne le faisons-nous pas?
La raison me dit que ce ne sont pas véritablement le Crucifié ni la Vierge que j’avais vus, mais seulement une représentation. A l’époque j’avais eu l’impression de voir de vraies personnes. Ce fut une parmi plusieurs expériences existentielles de ma vie. J’avais alors huit ou neuf ans. L’autre garçon parla au prêtre qui vint ensuite vers moi et me caressa la tête. Son contact me fit du bien car j’étais un enfant qu’on ne caressait pas. Puis il me demanda: „Qu’est-ce que je peux faire pour toi, mon petit?“ J’étais dérouté car je pensais que je n’avais peut-être pas le droit de me trouver dans ce lieu étrange. Je répondis: „rien.“. Et lui: „Ce n’est pas possible. J’appartiens à Jésus qui nous a appris à ne jamais laisser passer quelqu’un sans lui faire du bien. C’est l’été et il fait chaud dehors. Je vais t’apporter un verre d’eau.“
Jésus – quel être remarquable! Toutes les autres personnes que j’avais rencontrées jusque-là ne connaissaient sans doute pas son enseignement. Elles ne me donnaient pas de jouets, pas de chocolat. (Quand les autres enfants mangeaient du chocolat, je léchais le papier qui l‘avait emballé.) Aujourd’hui Jésus changeait en „vin“ l’eau que je recevais. J’étais bouleversé.
Ainsi que je le découvris plus tard, c’était une église orthodoxe et le nom du prêtre était Cavane."

Pourquoi Dieu permet-il cela?
Qu’ils soient chrétiens, musulmans ou juifs, les croyants sont confrontés à l‘une des grandes questions de l’humanité. La question du sens de la vie et du sens de la souffrance.
Des questions comme: „Pourquoi Dieu permet-il cela? Où sont sa bonté et de sa miséricorde?“
„Oui, quelle est l’intention de Dieu en tolérant la souffrance?“ Questions absolument légitimes. Questions que, au cours de la méditation musicale d’aujourd’hui, nous aimerions retracer. Questions qui ne nous préoccupent pas seulement dans le contexte de grandes catastrophes naturelles ou de guerres criminelles, mais aussi chacun de nous en particulier dans sa vie privée et sa destinée.

Les méditations musicales sont des îlots qui nous invitent à nous arrêter et à nous régaler de musique au milieu du stress quotidien. Elles peuvent aussi – comme aujourd’hui – être des oasis, pour que nous puissions nous confronter à des questions d'actualité parfois tristes aussi. Ceci est aussi un aspect de la vie, de la rétrospection. Cet aspect de la vie lui aussi devient plus palpable grâce à la musique qui reflète nos sentiments, de même que le font les mots des grands prophètes, des maîtres à penser et des philosophes.
Nous ne voulons cependant pas sombrer dans la mélancolie mais plutôt nous tourner vers ce qui fait la force et la spiritualité de notre foi: l’espérance, la consolation et la confiance. Il existe suffisamment de raisons de croire en un Dieu qui permet la peine et la souffrance. Dieu est présent au coeur du malheur. Soyons-en sûrs!

Celui qui désire aimer Dieu l’aime déjà
                                                                                  François de Sales